• Il va me rendre fou ! chapitre 9 : Chez les parents.

     

    Chapitre 9 : Chez les parents  

     C'est l'anniversaire de papa ce soir, maman veut que je vienne. Elle menace de me déshériter si je ne ramène pas mes fesses à la maison, c'est un petit jeu auquel nous jouons entre nous à chaque fois qu'il se passe trop de temps entre deux appels, cela me fait sourire. Je lui dis que je n'arriverais sûrement qu'en fin d'après-midi. Elle me répond : 

     « Du moment que tu restes prudent sur la route et que tu arrives dans la soirée, cela me va. » 

     « Alors à ce soir maman. » 

     Une fois raccroché, je ne peux m'empêcher d'émettre un soupir, je suis fatigué, entre la nuit dernière et les nuits blanches accumulées depuis ces derniers jours à bûcher pour les examens je suis crevé. Je n'ai pas vraiment envie de conduire jusqu'à Thonburi, notre campus est à l'opposé de la maison et il est déjà plus de midi et il me faut traverser tout Bangkok, à cette heure-ci la circulation est plutôt dense. Je ne peux réprimer un autre bâillement rien qu'à l'idée de ce qui m'attend sur la route. Ming me regarde en fronçant les sourcils et me dit : 

     «  Tu as vraiment l'intention de prendre la route pour rentrer chez tes parents ce soir ? » 

     Je fais oui de la tête. 

     «  À non ! Dans l'état où tu es ? Hors de question ! » 

     «  Shia ! C'est bon Ming ! Ne me fais pas la morale je suis assez grand pour savoir ce que je dois faire ! » Et je laisse échapper un bâillement à m'en décrocher la mâchoire. 

    « Tu vois ! Tu n'arrêtes pas de bailler depuis tout à l'heure, on passe à ton appartement chercher quelques affaires et après je te conduirai chez tes parents ! »  

     Sur ces mots, il attrape mon trousseau de clef posé sur la table et le met dans sa poche et se dirige vers la caisse, me voilà pris en otage. Je le vois discuter avec la serveuse, elle s'absente cinq minutes puis revient avec un sac qu'elle lui tend. Il le récupère après l'avoir payé puis revient vers moi avec le fameux sac. 

     Pendant ce temps-là je n'ai pas bougé, je sais qu'il a raison, je suis trop fatigué pour rester vigilant au volant de ma voiture, Ming lui, a l'air frais et dispo. Encore une fois je cède, je ne sais pas pourquoi mais il arrive toujours à ses fins quand il veut quelque chose de moi. 

     « Je nous ai pris à manger, on mangera à ton appartement puis tu fais ton sac et on part dans la foulée. » 

     Rien qu'à l'odeur qui se dégage du sac, nos ventres se remettent à gargouiller ce qui nous fait rire tous les deux. On se dirige vers le parking. Il me rend les clés et me dit qu'il va me suivre avec sa voiture jusqu'à mon appartement et de là nous partirons avec la sienne. Je suis en train de me demander comment je vais rentrer si on prend sa voiture quand il me dit : 

     «  Et je viendrais te chercher lundi en fin de matinée, ça te va ? » 

     «  Oui. » 

     Ce mec est incroyable, on dirait vraiment qu'il lit dans mes pensées. Et quand il me dit : 

     « Je ne lis pas dans tes pensées mais je connais si bien les expressions de ton visage que c'est facile pour moi de lire en toi ! » 

     C'est là que je ne peux réprimer un frisson. Arrivé devant la porte de l'appartement je me mets d'un coup à repenser à cette nuit et me sent rougir rien qu’à l'idée qu'il puisse subsister des traces de ma nuit agitée.  

     Je me retourne vite vers Ming et lui dis d'une voix suppliante de me laisser quelques minutes pour ranger mes affaires qui traînent, il hoche la tête et s'appuie contre le mur et sort son téléphone, j'en profite pour lui prendre le sac de nourriture et rentrer dans l'appartement. L'odeur de la nourriture remplit rapidement la pièce, je dépose le sac sur la table basse puis j'attrape les draps et les arrange vite fait sur le lit, les vêtements par terre finissent au fond de la corbeille de linge de la salle de bain. Je jette un dernier regard à la pièce et décide d'ouvrir la porte à Ming, je le trouve encore en train de jouer sur son téléphone, un vrai gamin. Je l'invite à entrer. 

     Je me dirige vers la kitchenette pour récupérer deux bols, deux assiettes et des couverts dans le placard et les dépose sur la table basse en face du petit canapé. Dans le sac je trouve des nouilles sautées au soja et crevettes, du riz gluant à la mangue et lait de coco, une salade d'ananas et deux cafés glacés, ce sont mes plats préférés, c'est un pur hasard ou bien se peut-il qu'il en sache autant sur moi ?! Il fait le tour de la pièce et s'arrête devant le bureau, se penche et attrape le mot qu'il m'a écrit plus tôt dans la soirée. Il se tourne vers moi et me dit : 

     «  Tu le gardes en souvenir ou je te le jette ? »  

     «  Occupe-toi de tes fesses, je ne t'ai rien demandé ! » 

     Il prend le papier et fait mine de le jeter dans la poubelle. Je lui décoche un de mes regards noirs, je me suis encore fait avoir, il n'attendait que ça, voir comment j'allais réagir et son visage s'illumine d'un grand sourire quand il repose le mot sur le bureau.  

     «  Allez, assieds-toi et mange ! » 

     C'est bien lui pourtant qui voulait que l'on se dépêche de manger pour partir juste après. 

     Une fois le repas terminé, je prépare mon sac, comme je ne passe que deux nuits là-bas je n'ai pas besoin de prendre grand-chose. Ming finit de ranger la vaisselle qu'il a lavée, moi qui déteste la faire j'ai sauté sur l'occasion quand il s’est proposé. Dix minutes après nous sommes dehors sur le parking.

     Dans sa voiture, je me remets à bailler, le café de tout à l'heure ne suffit pas à me maintenir éveillé. À peine roulions-nous depuis 5 minutes que mes yeux se ferment doucement bercés par le bruit du moteur et de la circulation. Je n’émerge de mon sommeil qu’au moment où je sens quelque chose frôler mon visage, je tourne la tête vers Ming et le surprend en train de retirer sa main de ma joue, je cligne des yeux pour finalement replonger dans les bras de Morphée.  

     Quand je réouvre les yeux, nous somme garés devant ma maison. Je regarde Ming, comment sait-il où j'habite ? Je ne lui ai même pas donné l'adresse ?!


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